Le Musée de la Première École Roumaine témoigne d'une intense et riche vie spirituelle et économique, surtout comme Brasov a toujours servi comme liaison entre la Moldavie et la Valachie. Dans de telles situations, mais surtout à cause de la nécessité de former et de consolider l'éducation orthodoxe, on a senti le besoin de faire bâtir une école. Il faut mentionner que le commerce avec les Pays Roumains, la Peninsule Balcanique et même avec la Sirie, l'Égypte ou le Levant était assez puissant.
Au Moyen ge, la première école roumaine a fonctionné sous le patronage de l'église voïevodale de Saint Nicholas, surtout parce que les curés étaient aussi les professeurs et les organisateurs de l'école. Pratiquement, à l'époque, l'activité de l'école était étroitement liée à celle de l'église, mettant en valeur les compétences des intellectuels. La construction qui servait à la première école roumaine se trouve à seulement quelques pas de l'église St. Nicolas du quartier Schei, étant attestée dans les documents en 1495, dans le même endroit où il y avait au XIIème siècle une autre école, plus ancienne.
Néagoe Basarab, le roi de la Valachie, a fait preuve de profonds sentiments chrétiens en imposant le dressement en pierre des deux édifices: l'église Saint Nicholas et la première école roumaine, qui jouent un rôle important dans l'histoire du département. Petru Cercel, Mihai Viteazul ( le Brave) ou Aron sont parmi les nombreux rois qui ont eu leur contribution dans la construction de l'école. Le diacre Coresi est celui qui met son empreinte sur le développement de l'institution, qui y a apporté la première imprimerie. C'est toujours lui qui a fait imprimer les premiers livres religieux et laïcs en Roumain et en Slave – en tout 17 volumes.
Des très importants ouvrages ont été abrités ici: Le Livre des Psaumes, le Livre Roumain de l'enseignement, la Première Chronique au sujet roumain, la première Grammaire roumaine lais aussi le premier Almanaque roumain. C'est probablement la raison pour laquelle les habitants de Brasov parlent si bien et correctement roumain.
Le pouvoir dominateur de l'école a imposé son autorité en devenant un centre de résistance orthodoxe, alors que dans la principauté on interdisait l'activité de l'église orthodoxe et la Mitropolie d'Alba Iulia, qui avaient comme rôle de former les curés, les diacres et les chantres pour les établissements qui ont maintenu leur loyauté pour l'orthodoxie orientale. L'influence de l'architecture Valaque est saisissable dans la construction en style roumain du porche entre 1760 et 1761. La Première école Roumaine à fonctionner à partir de 1399 dans un bâtiment en bois et ce qui est aujourd'hui ouvert pour la visite date depuis 1597 ou 1766. Le musée actuel a cinq salles qui gardent l'activité intellectuelle des professeurs et enseignants qui ont servi l'école au fil des siècles.
La salle de classe “Anton Pann” a senti les pas du grand maître qui venait souvent visiter cette école. Ce n'est pas seulement le souvenir de la présence du réputé professeur qui donne la valeur à cette salle. Certes il a enseigné ici la musique, il a écrit des manuels et a envoyé de l'argent pour l'établissement après son départ. Mais ici il y a aussi des documents très importants, comme le manuel scolaire de 1390 qui atteste que l'école existait déjà à l'époque.
La Salle du Diacre Coresi suscite le respect pour celui qui a tant fait pour la culture locale et duquel on a dressé une statue dans la cour de l'église St. Nicolas: “J'ai bien fait de lire, pour découvrir que tout explique et fortifie ce qui est écrit dans les Écritures que j'ai tant aimées et imprimé pour vous servir comme enseignement”. La salle intitulée “Le Livre et les intellectuels de Brasov” est dédiée à ceux qui ont été doit traducteurs, soit qui ont copié soit qui ont créé la langue littéraire ou musique ou art et dont les valeurs sont stockées dans les archives historiques de l'école. Les toiles en huile de celui qui a fondé le Lycée “Andrei Saguna” sont exposées toujours dans cette salle. La salle “Le Livre comme élément d'unité nationale” abrite les plus précieux chefs-d'oeuvre de la langue roumaine du Moyen ge: “Le Livre de Varlaam”, “L'interprétation des lois”, “La Bible de Bucarest” etc.
À cause des conditions de l'époque médiévale, quand le territoire a été séparé en provinces différentes, le livre et la langue roumaines ont constitué le facteur d'homogénéisation de la culture et de l'esprit roumains. C'est ici qu'existent plus 80 livres religieux. Dans la salle à cheminée on peut trouver le petit élément ethnographique représenté par la cheminée, des icônes en verre ou des objets de maison spécifiques pour les Saxons de Schei. Le visiteur peut donc s'immerger dans l'atmosphère des traditions locales spécifiques à l'époque. Maintenant la Première école Roumaine est un complexe dont on peut visiter non seulement l'intérieur, mais aussi les bâtiments annexes: “L'imprimerie de Coresi”, “Les jeunes de Brasov”, “L'exposition de livre ancien roumain”, le musée mémorial “Tudor Ciortea”, le musée dédié à Nicolae Titulescu ou celui dédié à Ioan Colan, ou le musée de la peinture “Stefan Mironescu”. Tous ces ensembles agrandissent la valeur du musée. Le travail et les efforts de certaines personnalités ont rendu possible la conservation de ces richesses, mais aussi de l'art et de la culture roumaine. Il faut trouver le temps de s'asseoir une minute aux mins dans les banques qui datent depuis le XIXème siècle, banques qui ont laissé leur héritage de la Première École Roumaine.